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Approximativement
8 septembre 2005

Sex and the City

Étant fan de la série Sex and the city, je me suis acheté le livre de Candace Bushnell, premier recueil des chroniques qu’elle a écrites. Pour voir ce que je donnais en américain oral, j’ai traduit un chapitre.

Le Lien du mariage à Manhattan :

Vieilles filles,

Célibataires toxiques

Au déjeuner l’autre jour. Bavardage cruel avec un homme que je venais juste de rencontrer. Nous parlions d’amis communs, un couple. Il connaissait le mari, je connaissais la femme. Je n’avais jamais rencontré le mari, et je n’avais pas vu la femme depuis des années (excepté quand je la rencontrais occasionnellement dans la rue), mais comme d’habitude, je savais tout de la situation.

« Cela va mal finir, dis-je. Il était naïf. Une souris des champs. Il venait de Boston et il ne savait rien d’elle et elle a sauté sur l’opportunité. Elle était déjà sortie avec tellement de mecs à New York et elle avait une réputation. Aucun mec de New York ne l’aurait épousée. »

J’attaquai mon poulet frit, m’échauffant sur le sujet. « Les femmes de New York savent. Elles savent quand elles doivent se marier, et c’est à ce moment-là qu’elles le font. Peut-être elles ont couché avec trop de mecs, ou elles savent que rien ne va vraiment arriver dans leur carrière, ou peut-être elles veulent vraiment des gamins. Jusque-là, elles le repoussent aussi longtemps qu’elles le peuvent. Puis elles arrivent à ce moment, et si elles ne le prennent pas… » Je haussais les épaules. « Ça y est. Il n’y a aucune chance pour qu’elles se marient. »

L’autre gars à la table, un chef d’entreprise, papa amoureux qui vit à Westchester, nous regardait avec horreur. « Mais que faites-vous de l’amour ? » demanda-t-il.

Je le regardais avec pitié. « Je ne pense pas. »

Quand il est question de trouver un partenaire à marier, New York a ses propres rituels d’accouplement cruels, aussi compliqués que ceux d’un roman d’Edith Wharton1. Tout le monde connaît les règles – mais personne ne veut en parler. Le résultat c’est que New York a engendré un type particulier de femmes célibataires – intelligentes, attirantes, pleines de succès, et… jamais mariées. Elle est à la fin de la trentaine ou au débat de la quarantaine, et, si l’empirisme est bon à quoi que ce soit, elle ne se mariera probablement jamais.

Il n’est pas question de statistiques. Ou d’exceptions. Nous connaissons tous l’auteur de pièces de théâtre à succès qui a épousé la belle styliste quelques années plus vieille que lui. Mais quand vous êtes belle et pleine de succès et riche et que vous « connaissez tout le monde », les règles normales ne s’appliquent pas.

Mais si, d’un autre côté, vous avez quarante ans et vous êtes jolie et vous êtes productrice de télé et vous avez votre propre entreprise de relations publiques, mais vous vivez toujours dans un studio et vous dormez sur un clic-clac – l’équivalent des années quatre-vingt-dix de Mary Tyler Moore2 ? Excepté que, contrairement à Mary Tyler Moore, vous avez couché avec tous les mecs au lieu de modestement les foutre dehors à 0 h 02 ? Qu’arrive-t-il à ces femmes ?

Elles sont des milliers, peut-être des dizaines de milliers de femmes comme ça dans la ville. Nous en connaissons tous beaucoup, et nous sommes tous d’accord sur le fait qu’elles sont géniales. Elles voyagent, elles paient leurs impôts, elles dépensent quatre cents dollars dans une paire de sandales Manolo Blahnik.

« Il n’y a rien de mal avec ces femmes, » dit Jerry, trente-neuf ans, un directeur de cabinet d’avocats qui se trouve être marié avec une de ces brillantes femmes, trois ans plus vieille que lui. « Elles ne sont pas folles ou névrosées. Il n’y a pas de Fatal Attraction. » Jerry fit une pause. « Pourquoi est-ce que je connais tellement de femmes géniales qui ne sont pas mariées, et pas de mecs géniaux ? Soyons clairs, les hommes célibataires à New York sont des idiots. »


Les M&M's


« Voilà comment ça marche, dit Jerry. Il y a une fenêtre d’opportunités pour les femmes pour se marier à New York. Quelque part entre l’âge de vingt-six et trente-cinq. Ou peut-être trente-six. » Nous nous étions mis d’accord que si une femme a été mariée une fois, elle peut toujours se remarier ; il y a quelque chose comme le fait de savoir comment conclure le contrat.

« Mais tout d’un coup, quand une femme atteint trente-sept ou trente-huit ans, il y a toutes ces… choses, dit-il. Le bagage. Elles sont restées là trop longtemps. Leur histoire joue contre elles. Si j’étais célibataire, et que je découvrais qu’une femme est sortie avec Mort Zuckermann ou "Marvin" (un éditeur) – les M&M’s – il faut l’oublier. Qui veut être le vingtième de la liste ? Et puis si elles tirent d’autres de ces boulets, comme des enfants hors mariage ou des cures de réhabilitation – c’est un problème. »

Jerry raconta une histoire : l’été dernier, il était à un petit dîner dans les Hampton. Les invités venaient de la télé et du cinéma. Lui et sa femme essayaient de mettre un ancien mannequin de quarante ans avec un mec qui venait juste de divorcer. Tous les deux discutaient, et soudainement quelque chose est sorti à propos de Mort Zuckerman, et puis Marvin, et soudainement Jerry et sa femme virent le mec se fermer.

« Il y a une liste de célibataires toxiques à New York, dit Jerry, et ils sont fatals. »

Plus tard dans la journée, je racontais l’histoire à Anna, qui a trente-six ans, et qui a l’habitude de contredire tout ce que disent les hommes. Tous les mecs veulent coucher avec elle, et elle les jette constamment parce qu’ils sont trop superficiels. Elle est sortie avec les M&M’s et elle connaît Jerry. Quand je lui ai raconté l’histoire, elle a hurlé. « Jerry est juste jaloux. Il aimerait être comme ces mecs, sauf qu’il n’a pas l’argent et le pouvoir de s’y tenir. Gratte la surface et tous les mecs de New York veulent être Mort Zuckerman. »

George, trente-sept ans, placeur boursier, est un autre mec qui voit les célibataires toxiques comme un problème. « Ces mecs – le chirurgien plastique, l’éditeur du Times, le fou qui a une clinique de fertilité –, ils sortent tous avec le même groupe de femmes et cela ne va jamais nulle part, dit-il. Ouais, si je rencontre une femme qui est sortie avec tous ces mecs, je n’aimerais pas ça. »


Des gamins… ou de la lingerie ?


« Si tu es Diane Sawyer3, tu trouveras toujours à te marier, dit George. Mais même les femmes qui sont des 19 ou 20/20 peuvent se manquer. Le problème c’est que, à New York, les gens se sélectionnent en groupes de plus en plus petits. Tu as affaire à un groupe de personnes qui sont énormément privilégiés, et leurs standards sont incroyablement élevés.

Et puis il y a tous tes amis. Regarde-toi, dit George. Il n’y a rien qui cloche avec aucun des mecs avec qui tu es sortie, mais on t’emmerde toujours avec eux. »

C’était vrai. Tous mes petits amis ont été merveilleux à leur manière, mais mes amis leur ont tous trouvé des défauts, me sermonnant sans merci pour supporter tous ces défauts flairés, mais dans mon esprit excusables. Maintenant, j’étais seule finalement, et tous mes amis étaient heureux.

Deux jours plus tard, je rencontrais George à une soirée. « Tout tourne autour des gamins, dit-il. Si tu veux te marier, c’est pour avoir des gamins, et tu ne veux pas en faire avec quelqu’un de plus de trente-cinq ans, parce qu’alors tu dois avoir des gamins immédiatement, et alors c’est tout. »

Je décidais de vérifier avec Peter, quarante-deux ans, un écrivain, avec qui j’ai eu deux rendez-vous. Il était d’accord avec George. « Tout tourne autour de l’âge et de la biologie, dit-il. Tu ne peux pas comprendre à quel point l’attirance initiale pour une femme en âge d’être enceinte est immense. Pour une femme qui est plus vieille, quarante ans peut-être, ça va être plus dur parce que tu ne vas pas sentir cette attirance initiale si forte. Il faut les fréquenter longtemps avant de vouloir coucher avec elles, et alors il est question d’autre chose. »

De lingerie sexy, peut-être ?

« Je pense que le problème des femmes plus vieilles, pas encore mariées, c’est probablement le plus gros problème à New York, » dit Peter hargneusement, puis il ajouta pensivement : « Cela donne des tourments à tant de femmes, et beaucoup d’elles sont dans le déni. »

Peter raconta une histoire. Il a une amie, quarante et un ans. Elle est toujours sortie avec des mecs extrêmement sexy et prenait simplement du bon temps. Puis elle est sortie avec un mec qui avait vingt ans et dont on se moqua sans pitié. Puis elle est sortie avec un autre mec sexy de son âge, et il l’a quittée, et soudainement elle ne pouvait plus avoir aucun autre rendez-vous. Elle fit une grosse dépression et ne put garder son job et dû rentrer dans l’Iowa pour vivre avec sa mère. C’est pire que le pire cauchemar de femme, et ce n’est pas une histoire qui met les hommes mal à l’aise.


La version de Roger


Roger était assis à un restaurant dans l’Upper East Side, se sentant bien et buvant du vin rouge. Il a trente-neuf ans, et il est rentier et il vit sur Park Avenue dans un six-pièces classique. Il réfléchissait à ce que j’appelle le tournant de la mi-trentaine.

« Quand tu es un jeune mec dans la vingtaine ou au début de la trentaine, les femmes contrôlent les relations, expliquait Roger. Quand tu deviens un célibataire à la fin de la trentaine, tu te sens comme dévoré par les femmes. » En d’autres mots, soudainement le mec a tous les pouvoirs. Cela peut se faire d’un jour à l’autre.

Roger raconte qu’il a été à un cocktail plus tôt dans la soirée, et, quand il est entré, il y avait sept femmes célibataires à la fin de la trentaine, toutes des blondes de l’Upper East Side, habillées de robes du soir noires, et toutes plus spirituelles les unes que les autres. « Tu sais qu’il n’y a rien de mal que tu puisses en dire, dit Roger. Pour les femmes, c’est du désespoir combiné avec leur potentiel sexuel maximum. C’est une combinaison très volatile. Tu vois ce regard dans leurs yeux – possession à tout prix mélangé à un bon respect pour le liquide – et tu sens qu’elles vont te LexisNexiser4 dès que tu vas sortir de la pièce. Le pire c’est que la plupart des femmes sont vraiment intéressantes parce qu’elles ne se sont pas juste mariées. Mais quand un homme voit ce regard dans leurs yeux… comment peut-il se sentir plein de passion ? »

Revenons à Peter, qui s’est pris de frénésie pour Alec Baldwin. « Le problème ce sont les attentes. Les femmes plus vieilles ne veulent pas s’établir avec ce qu’il reste. Elles ne peuvent pas trouver de mec qui soit cool et vital pour elles, alors elles disent merde… je préfère être seule. Non, je ne suis pas triste pour des gens qui ont des attentes qu’ils ne peuvent satisfaire. Je me sens triste pour les losers que ces femmes ne regardent pas. Ce qu’elles veulent vraiment c’est Alec Baldwin. Il n’y a pas une femme à New York qui n’a pas repoussé dix charmants et adorables mecs parce qu’ils étaient trop gros ou n’avaient pas assez de charisme ou n’étaient pas assez riches ou indifférents. Mais ces mecs sexy que les femmes attendent ne sont intéressés que par des filles qui ont la vingtaine. »

À ce moment-là, Peter hurlait presque. « Pourquoi ces femmes n’épousent pas un gros ? Pourquoi n’épousent-elles pas un bon gros lard ? »


Bons amis, mauvais maris


J’ai posé cette même question à Charlotte, une journaliste anglaise. « Je vais te dire, dit-elle. Je suis sortie avec certains de ces gars – ceux qui sont petits, gros et laids – et cela ne fait aucune différence. Ils sont aussi indifférents et égocentriques que ceux qui sont beaux.

Quand tu arrives à trente-cinq ans et que tu n’es pas mariée, tu te dis : pourquoi devrais-je me poser ? » dit Charlotte. Elle dit qu’elle vient juste de refuser un rendez-vous avec un beau banquier célibataire, récemment divorcé, quarante-deux ans, parce que son incommunicable était trop petit. « Grand comme l’index », soupira-t-elle.

Puis Sarah me bipa. Elle venait juste d’avoir l’argent pour son premier film indépendant, et elle était extasiée. « Les femmes ne sont pas capables de se marier ? C’est si mesquin, je ne peux même pas y penser. Si tu veux avoir ces mecs, il faut la fermer. Il fat s’asseoir et la fermer et être d’accord avec tout ce qu’ils disent. »

Heureusement, mon amie Amalita m’appela et m’expliqua tout. M’expliqua pourquoi les femmes géniales sont souvent seules, et pas heureuses, mais pas vraiment désespérées non plus. « Oh chérie », roucoula-t-elle dans le téléphone. Elle était de bonne humeur parce qu’elle avait fait l’amour la veille, avec un étudiant en droit de vingt-quatre ans. « Tout le monde sait que les hommes à New York font de bons amis et de mauvais maris. En Afrique du Sud, d’où je viens, nous avons cette expression : mieux vaut être seule que mal accompagnée. »


1 Edith Warthon, 1862-1937, est un écrivain américain. Elle s’est attachée à dépeindre la haute société américaine, ses principes, ses mœurs et sa morale conventionnelle.

2 Mary Tyler Moore, actrice et productrice, héroïne du sit-com The Mary Tyler Moore show.

3 Diane Sawyer, journaliste, présentatrice vedette d’ABCNews.

4 LexisNexis est une base de données qui regroupe la plupart des revues, des informations économiques, biographiques et juridiques.

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