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Approximativement
5 juillet 2005

Métro 1/?

Depuis quelques temps, je me décide à emprunter les moyens de transport, c’est une drôle d’expérience à chaque fois...

J’allais donc l’autre jour à la gare, il était environ 20 h, la rame était peu fréquentée, c’est assez agréable, ça crée une atmosphère feutrée, ça n’est pas que c’est cosy, mais ça change du brouhaha continu et de la promiscuité pénible, la joie de la main se posant sur la barre trempée par la main moite du voyageur qui vient de descendre, le sale, le lâche...

Le problème avec ce genre de situation, c’est qu’on aurait envie de communiquer ; en fait, l’endroit est trop exigu pour ne pas réaliser à quel point la proximité des gens est pesante dans le silence...

Alors, à chacun ses regards, curieux pour certains, apeurés parfois pour d’autres, indifférents pour la plupart, du moins en apparence, ce serait plutôt un air affecté de circonstance, un air de ne pas avoir l’air mais quand même une absence remarquée...

Je me trouvais placé à côté de la jointure en caoutchouc, tellement hypnotisante avec ses lents mouvements organiques, on aurait dit un estomac en mouvement, broyant plus du noir qu’autre chose à longueur de journée de transport. En face de moi, trois personnes, deux types et une nana, je peux voir le reflet de mes compagnons de voyage d’une heure situés à ma droite dans le reflet de la vitre sale en face... Ceux-ci se livrent à un curieux manège : ils se passent des gouttes dans les yeux à tour de rôle, à l’aide d’une petite fiole de collyre en plastique gris... Je ne savais pas que la conjonctivite était contagieuse, je me dis qu’il serait temps de descendre si je ne veux pas devenir aveugle trop rapidement, mais finalement je n’en fais rien, il vaut mieux laisser de côté la paranoïa trente secondes... Il n’empêche, c’était curieux, et je croisai le regard de la fille en face : elle était légèrement éberluée… Je me dis que je n’aurai certainement pas aimé être à sa place, incapable de résister à l’envie de les observer et de spéculer. C’est quoi ? Des acharnés de la piscine ? Des adeptes d’une nouvelle drogue ? Une sorte de communion de secte ? Je ne saurai jamais, c’est dommage...

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Commentaires
M
... et ils sont partout<br /> ... et ils ont les yeux secs<br /> <br /> ... et ils sont pas contents !
Z
Ca me fait penser au salle d'attende de toubib, ou lorsque tu entre tout le monde t'adresse un pathétique bonjours polie, pour replonger leur regard intense dans un Paris match Dater du 12 janvier 1981.<br /> La secrétaire entre et annonce le Suivant ! <br /> "oufff un de moin bientot mon tour...."
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