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13 mars 2006

The Princess Bride - Six, Les Festivités - 2

À la fin du treizième jour des festivités, avec encore soixante jours de fêtes à apprécier, Bouton d’Or était sincèrement inquiète de ne pas avoir la force de l’endurer. Sourire, sourire, serrer des mains, saluer et remercier, encore et encore. Elle était simplement exténuée pour un mois ; comment allait-elle survivre au double ?

Il arriva que ce fût, à cause de la santé du roi, à la fois facile et triste. Les cinquante-cinq jours suivants, Lotharon commença à s'affaiblir terriblement.

Le prince Humperdinck ordonna qu’on amène de nouveaux docteurs. (Il y avait toujours le dernier faiseur de miracles vivant, Max, mais vu qu’ils l’avaient viré depuis longtemps, le ramener sur le cas maintenant n’était simplement pas envisageablement sage ; s’il était incompétent alors, quand Lotharon n’était que désespérément malade, comment pouvait-il soudainement être une panacée maintenant, avec Lotharon qui mourait ?) Les nouveaux docteurs s’accordèrent tous sur des soins éprouvés, et dans les vingt-huit heures après leur arrivée sur le cas, le Roi était mort.

La date du mariage, bien sûr, fut inchangée — ce n’était pas tous les jours qu’un pays avait cinq cents ans — mais toutes les festivités furent soit écourtées entièrement soit grandement réduites. Et le prince Humperdick devint, quarante-cinq jours avant le mariage, roi de Florin, et cela changea tout, parce que, avant, il n’avait rien pris au sérieux que sa chasse, et maintenant il devait apprendre, apprendre tout, apprendre à gouverner un pays, et il s’enterra sous les livres et les sages et comment taxait-on ceci et quand doit-on taxer cela et les relations extérieures et en qui pouvait-on avoir confiance et à quel point et avec quoi ? Et devant ses yeux charmants, Humperdinck passa d’un homme de la peur et de l’action à celui d’une sagesse forcenée, car il devait tout avoir en bon ordre maintenant avant qu’aucun autre pays n’ose interférer avec le futur de Florin, alors le mariage, quand il eut réellement lieu, fut une minuscule chose très brève, prise en sandwich entre une réunion des ministres et une crise du trésor, et Bouton d’Or passa sa première après-midi en tant que reine à errer dans le château sans savoir au monde quoi faire d’elle-même. Ce n’est pas avant que le roi Humperdinck sorte sur le balcon avec elle pour saluer la gigantesque multitude qui avait passé la journée dans une attente patiente qu’elle réalisa que c’était arrivé, elle était la Reine, sa vie, pour ce qu’elle valait, appartenait maintenant au peuple.

Ils se tirent ensemble sur le balcon du château, recevant les acclamations, les cris, les « hip ! hip ! » tonnant sans cesse, jusqu’à ce que Bouton d’Or dise : « S’il vous plaît, puis-je marcher une fois de plus parmi eux ? » et le Roi dit avec un hochement de tête qu’elle pouvait et elle descendit à nouveau, comme le jour de l’annonce du mariage, rayonnante et seule, et à nouveau le peuple s’écarta pour la laisser passer, pleurant et acclamant et saluant et...

... et puis une personne hua.

Sur le balcon qui surplombait tout, Humperdinck réagit instantanément, faisant un geste aux soldats à l’endroit d’où le son était venu, envoyant rapidement plus de troupes en bas pour entourer la Reine, et, comme une horloge, Bouton d’Or était en sûreté, le siffleur appréhendé et emmené.

« Attendez un instant, » dit Bouton d’Or, encore secouée par l'inattendu de ce qui venait d’arriver. Le soldat qui tenant le siffleur s’arrêta. « Amenez-la-moi, » dit Bouton d’Or, et en un instant la siffleuse est juste là, yeux à yeux.

C'était une vieille femme, fanée et courbée, et Bouton d’Or pensa à tous les visages qui étaient passés dans sa vie, mais de celui-ci, elle ne pouvait pas se souvenir. « Nous sommes-nous rencontrées ? » demanda la Reine.

La vieille secoua la tête.

« Alors pourquoi ? Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi insultez-vous la Reine ?

Parce que vous ne méritez pas les acclamations, » dit la vieille femme, et soudainement elle hurlait : « Tu avais l’amour dans tes mains et tu l’as abandonné pour de l’or ! » Elle se tourna vers la foule. « C’est vrai ce que je vous dis – il y avait l’amour à son côté dans les Marais de Feu et elle l’a laissé tomber de ses doigts comme une ordure, et c’est ce qu’elle est, la reine des Ordures.

J’avais donné ma parole au Prince... » commença Bouton d’Or, mais la vieille femme ne voulait pas se calmer.

« Demandez-lui comment elle a traversé les Marais de Feu ? Demandez-lui si elle l’a fait seule ? Elle a jeté l’amour au loin pour être la reine de la Crasse, la reine de la Fange – je suis vieille et la vie ne signifie rien pour moi, alors je suis la seule personne dans toute cette foule à oser dire la vérité, et la vérité dit saluez la reine de la Lie si vous voulez, mais pas moi. Acclamez la reine de la Vase et du Fumier si vous voulez, mais pas moi. Extasiez-vous sur la beauté de la reine de la Fosse sceptique, mais pas moi. Pas moi ! » Elle avançait vers Bouton d’Or maintenant.

« Emmenez-la, » ordonna Bouton d’Or.

Mais les soldats ne pouvaient pas l'arrêter, et la vieille femme continuait d'avancer, sa voix devenait plus forte et plus forte et Plus Forte ! et plus forte ! et PLUS FORTE et PLUS FORTE ! et...

Bouton d’Or se réveilla en hurlant.

Elle était dans son lit. Seule. En sécurité. Le mariage était toujours dans soixante jours.

Mais ces cauchemars avaient commencé.

La nuit suivante elle rêva qu’elle donnait naissance à leur premier enfant et


* * *


Interruption, et eh, que diriez-vous ici de créditer le vieux Morgenstern pour ce bluff de haut niveau. Je veux dire, n’avez-vous pas pensé un instant au moins qu’ils étaient réellement mariés ? Moi oui.

C’est un de mes plus importants souvenirs de mon père lisant. J’avais la pneumonie, souvenez-vous, mais j’allais un peu mieux maintenant, et j’étais follement pris par le livre, et une chose que vous savez quand vous avez dix ans c’est que, quoi qu’il arrive, il va y voir une fin heureuse. Ils peuvent transpirer autant qu’ils veulent pour vous faire peur, les auteurs, mais derrière tout ça vous savez, vous n’avez aucun doute, qu’au long terme la justice va gagner. Et Westley et Bouton d’Or... eh bien, ils avaient des problèmes, c’est sûr, mais ils allaient se marier et vivre heureux pour toujours. J’aurais parié la fortune familiale si j’avais trouvé une bonne poire pour l’accepter.

Eh bien, quand mon père est arrivé à cette phrase où le mariage était pris en sandwich entre la réunion des ministres et le truc du trésor, j’ai dit : « Tu as mal lu ça. »

Mon père est ce petit barbier chauve – vous vous rappelez ça aussi ? Et plutôt illettré. Eh bien, on ne défie simplement pas un type qui a des problèmes pour lire en lui disant qu’il a lu quelque chose incorrectement, parce que c’est vraiment dangereux. « C’est moi qui lis, dit-il.

Je le sais, mais tu t’es trompé. Elle n’a pas épousé ce pourri d’Humperdinck. Elle épouse Westley.

Il est dit ici même, » commença mon père, un petit peu susceptible, et il commence à le lire à nouveau.

« Tu dois avoir sauté une page alors. Quelque chose. Vérifie, hein ? »

À ce moment il était plus qu’un petit peu énervé. « Je n’ai rien sauté. J’ai lu les mots. Les mots sont là, je les lis, bonne nuit, » et il partit.

« Eh s’il te plaît, non, » l’appelais-je, mais il est têtu, et, juste après, ma mère était entrée en disant : « Ton père dit que sa gorge est trop sèche : je lui ai dit de ne pas lire tant, » et elle me borda et m’ébouriffa et j'eus beau me battre, c’était fini. Plus d’histoire jusqu’au jour d’après.

J’ai passé la nuit entière à penser que Bouton d’Or avait épousé Humperdinck. Cela m’a bercé. Comment puis-je l’expliquer, mais le monde ne marchait pas comme ça. Le bien est attiré par le bien, le mal on le jetait dans les toilettes et voilà. Mais leur mariage – je n’arrivais pas à le faire coller. Bon Dieu, qu’est-ce que j’y ai travaillé. D’abord j’ai pensé que probablement Bouton d’Or avait ce fantastique effet sur Humperdinck et le changeait dans une sorte de Westley, ou peut-être que Westley et Humperdinck se trouvaient être des frères perdus depuis longtemps et Humperdinck était si content de retrouver son frère qu’il disait : « Tiens, Westley, je n’avais pas réalisé qui tu étais quand je l’ai épousée alors ce que je vais faire c’est que je vais divorcer et tu l’épouseras et de cette façon nous serons tous heureux. » Depuis ce jour je ne pense pas avoir été plus créatif.

Mais ça ne collait pas. Quelque chose n’allait pas et je ne pouvais pas le perdre. Soudainement il y avait ce mécontentement, lancinant jusqu’à ce qu’il ait une place assez grande pour s’y installer et alors il s’enroula et resta là et il est toujours en moi rôdant alors que j'écris maintenant.

Le soir suivant, quand mon père revint lire et que le mariage se trouva être le rêve de Bouton d’Or, j’ai hurlé : « Je le savais, depuis le début je le savais, » et mon père dit : « Alors tu es content maintenant, tout va bien maintenant, peut-on continuer s’il te plaît ? » et j’ai dit « Allez » et il a continué.

Mais je n’étais pas heureux. Oh mes oreilles étaient heureuses, j’imagine, mon sens de l’histoire était heureux, mon coeur aussi, mais dans mon, je suppose qu’il faut appeler ça « âme », il y avait ce foutu mécontentement, secouant sa tête sombre.

Tout cela ne me fut jamais expliqué jusqu’à ce je sois dans l’adolescence et qu’il y ait cette grande dame qui vivait dans ma ville, Edith Neisser, morte maintenant, et elle écrivait des livres fantastiques sur comment nous bousillons nos enfants – Frères et Soeurs est un de ses livres, l’Enfant aîné est un autre. Publiés par Harper. Edith n’a pas besoin de pub, vu que, comme je l’ai dit, elle n’est plus avec nous depuis longtemps, mais s’il y en a parmi vous qui ont peur de ne peut-être pas être de parfaits parents, prenez un des livres d’Edith pendant qu’il est toujours temps. Je la connaissais parce que son gamin Ed se faisait couper les cheveux par mon papa, et elle était cet écrivain et à l’adolescence je savais, secrètement, que c’était la vie qui m’attendait aussi, seulement je ne pouvais le dire à personne. C’était trop embarrassant – les fils de barbiers, s’ils se bougent un peu, arrivent peut-être à être des vendeurs IBM, mais écrivain ? Pas moyen. Ne me demandez pas comment, mais finalement Edith découvrit ma chhhhhh ambition et à partir de là, quelques fois, nous parlions. Et je me souviens qu’une fois nous prenions du thé glacé dans le porche des Neisser et nous parlions et juste devant le porche il y avait leur cours de badminton et je regardais des gamins jouant au badminton et Ed venait juste de me battre, et alors que je quittais le cours pour le porche, il dit : « Ne t’inquiète pas, ça va aller mieux, tu me battras la prochaine fois » et j’ai hoché la tête, et puis Ed dit : « Et sinon, tu me battras à quelque chose d’autre. »

J’allai jusqu’au porche et j’avalai une gorgée de thé glacé et Edith était en train de lire un livre et elle ne le posa pas quand elle dit : « Ce n’est pas nécessairement vrai, tu sais. »

J’ai dit : « Que voulez-vous dire ? »

Et c’est alors qu’elle posa son livre. Et qu’elle me regarda. Et le dit : « La vie n’est pas juste, Bill. Nous disons à nos enfants qu’elle l’est, mais c’est une chose terrible à faire. Ce n’est pas seulement un mensonge, c’est un mensonge cruel. La vie n’est pas juste, et elle ne l’a jamais été, et elle ne le sera jamais. »

Croiriez-vous que pour moi à ce moment-là c’était comme un de ces comics où l’ampoule s’allume au-dessus de la tête de Mandrake le Magicien ? « Elle ne l’est pas ! » dis-je, si fort que ça l’a vraiment étonnée. « C’est vrai. Elle n’est pas juste. » J’étais si heureux que si j’avais su danser, j’aurais commencé à danser. « Est-ce que ce n’est pas génial, est-ce que ce n’est pas fantastique ? » Je pense que là Edith doit avoir pensé que j’étais bien sur le chemin de devenir dingue.

Mais cela voulait dire tellement de choses pour moi de l’avoir dit et sorti et libre et volant – c’était le mécontentement que j’avais enduré la nuit où mon père avait arrêté de lire, réalisais-je alors. C’était la réconciliation que j’essayais de faire et que je ne pouvais pas.

Et je pense que c’est de quoi parle ce livre. Tous ces experts de Columbia peuvent clamer tout ce qu’ils veulent sur la délicieuse satire ; ils sont fous. Ce livre dit : « La vie n’est pas juste » et je vous le dis, une fois pour toutes, vous feriez mieux de le croire. J’ai un fils gras et gâté – il ne va pas arrêter, miss Rheingold. Et il va toujours être gras, même s’il devient fluet il sera encore gras et il sera toujours gâté et la vie ne sera jamais suffisante pour le rendre heureux, et c’est ma faute peut-être – dites que c’est entièrement ma faute, si vous voulez – l’idée c’est que nous ne sommes pas créés égaux, car les riches chantent, la vie n’est pas juste. J’ai une femme froide ; elle est brillante, elle est stimulante, elle est fantastique ; il n’y a pas d’amour ; c’est bien aussi, seulement tant que nous n’attendons pas que tout s'aplanisse plus ou moins devant nous avant que nous mourions.

Tenez. (Les adultes, passez ce paragraphe.) Je ne vais pas vous dire que ce livre a une fin tragique, j’ai déjà dit à la toute première ligne que c’était mon livre préféré de tous les livres du monde. Mais il y a pas mal de mauvais trucs qui vont arriver, de la torture à laquelle vous avez déjà été préparés ; mais il y a pire. Il y a la mort qui arrive, et vous feriez mieux de comprendre ceci : les mauvaises personnes vont mourir. Soyez-y prêts. Ce n’est pas Georges le petit curieux va sur le pot. Personne ne m’a prévenu et c’était ma propre faute (vous verrez ce que je veux dire dans un instant) et c’était mon erreur, alors je ne vais pas laisser ça vous arriver. Les mauvaises personnes vont mourir, quelques-unes, et la raison est celle-ci ; la vie n’est pas juste. Oubliez toutes les bêtises que sortent vos parents. Souvenez-vous de Morgenstern. Vous serez bien plus heureux.

OK. Assez. Retour à la suite. L’heure du cauchemar.

* * *

La nuit suivante elle rêva qu’elle donnait naissance à leur premier enfant et c’était une fille, une belle petite fille, et Bouton d’Or dit : « Je suis désolée que ça ne soit pas un garçon ; je sais que vous avez besoin d’un héritier, » et Humperdick dit : « Ma douce bien-aimée, ne vous préoccupez pas de ça ; regardez seulement le splendide enfant que Dieu nous a donné » et puis il partit et Bouton d’Or prit l’enfant contre sa poitrine parfaite et l’enfant dit : « Ton lait est aigre » et Bouton d’Or dit : « Oh, je suis désolée, » et elle changea de sein et l’enfant dit : « Non, il est aigre aussi, » et Bouton d’Or dit : « Je ne sais pas quoi faire » et le bébé dit : « Tu sais toujours quoi faire, tu sais toujours exactement quoi faire, tu fais toujours exactement ce qui est bien pour toi, et le reste du monde peut aller se pendre, » et Bouton d’Or dit : « Tu veux dire Westley » et le bébé : « Bien sûr que je veux dire Westley, » et Bouton d’Or expliqua patiemment : « Je pensais qu’il était mort, tu vois ; j’avais donné ma parole à ton père » et le bébé dit : « Je suis en train de mourir maintenant ; il n’y a pas d’amour dans ton lait, ton lait m’a tué » et puis l’enfant se raidi et craqua et se changea dans les mains de Bouton d’Or en rien d’autre que de la poussière sèche et Bouton d’Or hurla et hurla ; même quand elle se réveilla à nouveau, avec cinquante-neuf jours à passer jusqu’à son mariage, elle hurlait toujours.

Le troisième cauchemar vint rapidement le soir suivant, et à nouveau c’était un bébé — cette fois-ci un fils, un merveilleux garçon très fort — et Humperdick dit : « Ma bien-aimée, c’est un garçon » et Bouton d’Or dit : « Je ne vous ai pas trahi, Dieu merci » et puis il était parti et Bouton d’Or appela : « Puis-je voir mon fils maintenant » et tous les docteurs coururent hors de sa royale chambre, mais le garçon n’était pas ramené. « Quel est le problème ? » Bouton d’Or appela et le docteur en chef dit : « Je ne comprends pas très bien, mais il ne veut pas vous voir » et Bouton d’Or dit : « Dites-lui que je suis sa mère et que je suis la Reine et que j’ordonne sa présence » et puis il était là, un bébé aussi beau que quiconque pourrait le vouloir. « Fermez, » dit Bouton d’Or, et les docteurs fermèrent la porte. Le bébé resta dans le coin aussi loin de son lit qu’il put. « Viens ici, chéri, » dit Bouton d’Or. « Pourquoi ? Est-ce que tu vas me tuer aussi ? » « Je suis ta mère et je t’aime, maintenant viens ici ; je n’ai jamais tué personne. » « Tu as tué Westley, as-tu vu son visage dans les Marais de Feu ? Quand tu es partie et que tu l’as quitté ? C’est ce que j’appelle tuer. » « Quand tu seras plus vieux, tu comprendras certaines choses, maintenant je vais pas te le dire encore une fois — viens ici. » « Meurtrière, » cria le bébé. « Meurtrière ! » mais à ce moment-là elle était sortie de son lit et elle le tenait dans ses bras et elle disait : « Arrête ça, arrête tout de suite ; je t’aime, » et il dit : « Ton amour est un poison ; il tue, » et il mourut dans ses bras et elle commença à pleurer. Même quand elle fut à nouveau réveillée, avec cinquante-huit jours à passer jusqu’à son mariage, elle pleurait toujours.

La nuit suivante elle refusa simplement d’aller se coucher. Au lieu de ça, elle marcha et lut et fit un peu de crochet et but tasse après tasse de thé des Indes fumant. Elle se sentit malade de fatigue, bien sûr, mais telle était sa peur de ce qu’elle pourrait rêver qu’elle préférait n’importe quel inconfort de la veille à ce que le sommeil pourrait avoir à offrir, et au crépuscule sa mère était enceinte — non, plus qu’enceinte ; sa mère était en train d’avoir un bébé — et comme Bouton d’Or se tenait là dans le coin de la chambre, elle se regarda naître et son père hoqueta devant sa beauté et aussi sa mère et la sage-femme fut la première à montrer de l'inquiétude. La sage-femme était une femme douce, connue dans tout le village pour son amour des bébés, et elle dit : « Attendez... il y a un problème... » et le père dit : « Quel problème ? Où avez-vous vu une telle beauté avant ? » et la sage-femme dit : « Vous ne comprenne pas pourquoi elle a été dotée d’une telle beauté ? C’est parce qu’elle n’a pas de coeur, là, écoutez ; le bébé est vivant mais il n’y a pas de pouls » et elle tint la poitrine de Bouton d’Or contre l’oreille du père et le père pouvait seulement hocher la tête et dire : « Nous devons trouver un faiseur de miracles pour placer un coeur dedans » mais la sage-femme dit : « Ça serait mal, je pense ; j’ai entendu parler avant de créatures comme celle-ci, les sans-coeur, et quand elles grandissent elles deviennent de plus en plus belles et derrières elles il n’y a que des corps broyés et des âmes brisées, et ceux sans coeur sont des porteurs d'angoisse, et mon conseil serait, étant donné que vous êtes tous les deux jeunes, d'avoir un autre enfant, un enfant différent, et de se débarrasser de celle-ci maintenant, mais, bien sûr, la décision finale est la votre, » et le père dit à la mère : « Eh bien ? » et la mère dit : « Étant donné que la sage-femme est la personne la plus gentille du village, elle doit reconnaître un monstre quand elle en voit un ; allons -y, » alors le père de Bouton d'Or et la mère de Bouton d'Or mirent leurs mains sur la gorge du bébé et le bébé commença à haleter. Même une fois que Bouton d'Or fut réveillée, à l'aube, avec cinquante-sept jours à passer jusqu’à son mariage, elle ne pouvait pas s'arrêter de haleter.

Et à partir de ce moment-là, les cauchemars devinrent simplement trop effrayants.

Quand il y eut cinquante jours à passer, Bouton d'Or frappa, une nuit, à la porte du cabinet du prince Humperdinck. Elle entra quand il l'en pria. « Je vois des problèmes, dit-il. Vous paraissez très malade. » Et elle avait vraiment l'air malade. Belle, bien sûr. Ça encore. Mais de toute manière pas bien.

Bouton d'Or ne voyait pas très bien comment commencer.

Il la guida vers une chaise. Il lui amena de l'eau. Elle y trempa ses lèvres, les yeux dans le flou droit devant elle. Il posa le verre à côté.

« Quand cela vous convient, Princesse, dit-il.

Voilà de quoi il est question, commença Bouton d'Or. Dans les Marais de Feu, j'ai fait la pire erreur du monde. J'aime Westley. Je l'ai toujours aimé. Il semble que je l'aimerai toujours. Je ne le savais pas quand vous êtes venus. S'il vous plaît croyez ce que je vais vous dire : quand vous avez dit que je devais me marier avec vous ou affronter la mort, j'ai répondu : "Tuez-moi." Je le pensais. Je le pense aussi maintenant : si vous dites que je dois vous épouser dans cinquante jours, je serai morte au matin. »

Le Prince était littéralement sidéré.

Après un long moment, il s'agenouilla près de la chaise de Bouton d'Or et, de sa voix la plus gentille, commença à parler : « J'admets que quand nous nous sommes fiancés au début, il ne devait y avoir aucun amour impliqué. C'était autant votre choix que le mien, même si l'idée a pu venir de vous. Mais sûrement vous devez avoir remarqué, dans ce dernier mois de fêtes et de festivités, un certain réchauffement de mon attitude.

J'ai remarqué. Vous avez été à la fois doux et noble.

Merci. Ayant dit ça, j'espère que vous apprécierez à quel point la phrase suivante est difficile à dire pour moi : je mourrais moi-même plutôt que de vous causer du malheur en restant sur votre chemin pour épouser l'homme que vous aimez. »

Bouton d'Or voulait presque pleurer de gratitude. Elle dit : « Je vous bénirai tous les jours de ma vie pour votre gentillesse. » Puis elle se leva. « Alors c'est réglé. Notre mariage est annulé. »

Il se leva aussi. « Excepté peut-être pour une chose.

Et c'est ?

Avez-vous considéré la possibilité qu'il puisse ne plus vouloir vous épouser ? »

Jusqu'à ce moment, elle ne l'avait pas considérée.

« Vous fûtes ; je déteste vous le rappeler, pas tout à fait gentille avec ses émotions dans les Marais de Feu. Pardonnez-moi de dire ça, bien-aimée, mais vous l'avez vraiment laissé dans le chaos, d'une manière de parler. »

Bouton d'Or s'assit lourdement, c'était son tour maintenant d'être sidérée.

Humperdinck s'agenouilla de nouveau à côté d'elle. « Votre Westley, ce marin ; il a de la fierté ? »

Bouton d'Or réussit à murmurer : « Plus que tout homme vivant, je pense quelques fois.

Considérez bien, alors, ma très chère. Le voilà, naviguant quelque part avec Robert le Redoutable Pirate ; il a eu un mois pour survivre aux cicatrices sentimentales que vous lui avez laissées. Et s'il veut maintenant rester célibataire ? Ou, pire, s'il a trouvé quelqu'un d'autre ? »

Bouton d'Or était maintenant plus loin même que le murmure.

« Je pense, ma douce enfant, que nous devrions faire un marché, vous et moi : si Westley vous toujours vous épouser, soyez tous les deux bénis. Si, pour des raisons désagréables à mentionner, sa fierté ne le laisse, alors vous m'épouserez, comme prévu, et vous serez la reine de Florin.

Il ne peut pas être marié. J'en suis sûre. Pas mon Westley. » Elle regarda le Prince. « Mais comment puis-je le savoir ?

Que pensez-vous de ça : vous lui écrivez une lettre, vous lui dites tout. Nous ferons quatre copies. Je prendrai mes quatre navires les plus rapides et leur ordonnerai de partir dans toutes les directions. Robert le Redoutable Pirate n'est pas souvent plus loin qu'à un mois de mer de Florin. Le bateau qui le trouvera mettra le pavillon blanc, délivrera votre lettre, et Westley pourra décider. Si c'est "non", il pourra donner le message à mon capitaine. Si c'est "oui", mon capitaine vous le ramènera ici, et je devrais me contenter avec une fiancée de moindre qualité.

Je pense — je ne suis pas sûre — mais je le pense définitivement, que c’est la décision la plus généreuse que j’ai jamais entendue.

Faites-moi cette faveur en retour alors : jusqu’à ce qu’on sache les intentions de Westley, quelles qu’elles soient, continuons comme avant, ainsi les festivités ne cesseront pas. Et si je semble trop vous apprécier, rappelez-vous que je n’y peux rien.

Accordé, » dit Bouton d’Or, se dirigeant vers la porte, mais pas avant de l’avoir embrassé sur la joue.

Il la suivit. « Ouste, allez écrire votre lettre, » et il lui rendit son baiser, lui souriant des yeux jusqu’à ce que le corridor la fasse disparaître à sa vue. Il n’y avait aucun doute d’aucune sorte dans son esprit qu’il allait sembler trop l’apprécier dans les jours suivants. Parce que quand elle serait assassinée la nuit de leur mariage, il était crucial que tout Florin réalise la profondeur de son amour, la perte incroyable que ça serait pour lui, et donc alors personne n’osera hésiter à le suivre dans la guerre de vengeance qu’il allait lancer contre Guilder.

D’abord, quand il avait loué les services du Sicilien, il était convaincu que cela valait mieux que quelqu’un d’autre se charge d’elle, tout en faisant penser au travail de soldats de Guilder. Et quand l’homme en noir s’était en quelque sorte matérialisé pour contrecarrer ses plans, le Prince était presque devenu fou de rage. Mais maintenant sa nature fondamentalement optimiste s’était réaffirmée : tout marchait toujours pour le mieux. Le peuple était maintenant plus épris de Bouton d’Or qu’avant son enlèvement. Et quand il annoncera du balcon du château qu’elle avait été assassinée — il voyait déjà la scène dans sa tête : il arriverait juste trop tard pour la sauver de l’étrangleur mais assez tôt pour voir les soldats guildériens sauter par la fenêtre de sa chambre sur le sol moelleux en dessous — quand il fera ce discours aux masses au cinq-centième anniversaire de son pays, eh bien, il n’y aurait pas un oeil sec dans la place. Et même s’il était juste un tout petit peu perturbé, étant donné qu’il n’avait jamais vraiment tué une femme à mains nues avant, il y avait toujours une première fois. De plus, si on voulait que quelque chose soit bien fait, on le faisait soi-même.


* * *


Cette nuit-là, ils commencèrent à torturer Westley. En fait le comte Rugen administra le supplice ; le Prince s’assit simplement à côté, posant des questions à haute voix, admirant intérieurement le talent du Comte.

Le Comte se souciait vraiment de la douleur. Les pourquoi derrière les hurlements l’intéressaient tout à fait autant que l’angoisse elle-même. Et tandis que le Prince passait sa vie à poursuivre physiquement la chasse, le comte Rugen lisait et étudiait tout ce qui lui tombait sous la main concernant le sujet de la Douleur.

« Bien, » dit le Prince à Westley, qui était étendu dans la grande cage du cinquième niveau ; « avant que nous commencions, je veux que vous répondiez à cela : avez-vous des plaintes à faire sur votre traitement jusqu’ici ?

Aucune, » répliqua Westley, et en vérité il n’en avait aucune. Oh, il aurait préféré être désenchaîné un peu de temps en temps, mais si on devait être captif, on ne pouvait pas demander plus que ce qu’on lui avait donné. Les administrations médicales de l’albinos avaient été précises, et son épaule allait de nouveau bien ; la nourriture que l’albinos avait apportée avait toujours été chaude et nourrissante, le vin et l’eau-de-vie l’avaient réchauffé contre l’humidité froide de la cage souterraine.

« Vous vous sentez en forme, alors ? continua le Prince.

Je pense que mes jambes sont un peu raides d’avoir été enchaînées, mais en dehors de ça, oui.

Bien. Alors je vous promets en prenant Dieu à témoin : répondez à la prochaine question et je vous libérerai cette nuit. Mais vous devez y répondre honnêtement, complètement, à ne cachant rien. Si vous mentez, je le saurai. Et puis je lâcherais le Comte sur vous.

Je n’ai rien à cacher, dit Westley. Posez votre question.

Qui vous a payé pour enlever la Princesse ? C’était quelqu’un de Guilder. Nous avons trouvé du tissu qui nous le prouve sur le cheval de la Princesse. Dites-moi le nom de cet homme et vous êtes libre. Parlez.

Personne ne m’a payé, dit Westley. Je travaillais strictement en free-lance. Et je ne l’ai pas enlevée, je l’ai sauvée d’autres qui étaient justement en train de le faire.

Vous semblez être un type raisonnable, et ma Princesse prétend vous connaître depuis de nombreuses années, alors je vais vous donner, à cause d’elle, une dernière chance : le nom de l’homme en Guilder qui vous a payé. Dites-moi ou faites face à la torture.

Personne ne m’a payé, je le jure. »

Le Comte mit le feu aux mains de Westley. Rien de permanent ou de handicapant ; il plongea simplement les mains de Westley dans de l’huile et approcha une bougie assez près pour que cela bouille. Quand Westley eut crié « PERSONNE... PERSONNE... PERSONNE... SUR MA VIE ! » un nombre de fois suffisant, le Comte plongea les mains de Westley dans de l’eau, et lui et le Prince partirent en prenant l’entrée souterraine, laissant les soins à l’albinos, qui était toujours dans les parages pendant les moments de torture, mais jamais assez visible pour les distraire.

« Je me sens plutôt revigoré, » dit le Comte comme lui et le Prince commençaient à monter l’escalier souterrain. « C’est une question parfaite. Il disait la vérité, clairement ; nous le savons tous les deux. »

Le Prince hocha la tête. Le Comte était au courant de tous ses plans les plus secrets pour la guerre de vengeance.

« Je suis fasciné de voir ce qui arrive, continua le Comte. Quelle douleur sera la moins supportable ? L’angoisse physique, ou mentale d’avoir la liberté offerte si la vérité est dite, puis la dire et d’être pris pour un menteur.

L’angoisse physique je pense, dit le Prince.

Vous vous trompez je pense, » dit le Comte.

En fait, ils se trompaient tous les deux ; Westley n’avait pas du tout souffert tout du long. Ses hurlements n’étaient qu’une performance pour leur plaire ; il avait répété ses défenses pendant un mois, et il était plus que prêt. La minute où le Comte avait approché la bougie, Westley leva les yeux au plafond, descendit les paupières sur eux, et dans un état de profonde et ferme concentration, son esprit s’échappa. Bouton d’Or était ce à quoi il pensait. Ses cheveux automnaux, sa peau parfaite, et il l’approcha très près de lui, et elle murmurait dans son oreille tout le long de son immolation : « Je t’aime, je t’aime. Je t’ai laissé dans les Marais de Feu seulement pour tester ton amour pour moi. Est-il aussi grand que le mien ? De telles amours peuvent-elles exister sur une planète au même moment ? Y a-t-il assez de place, bien-aimé Westley ?... »

L’albinos banda ses mains.

Westley restait couché.

Pour la première fois, l’albinos commença. Murmuré : « Vous feriez mieux de leur dire. »

Haussement d’épaules de Westley.

Murmuré : « Ils n’arrêtent jamais. Pas une fois qu’ils ont commencé. Dites-leur ce qu’ils veulent savoir et finissez-en. »

Haussement d’épaules.

Murmuré : « La Machine est presque prête. Ils la testent sur des animaux en ce moment. »

Haussement d’épaules.

Murmuré : « C’est pour votre bien que je vous dis ces choses.

Pour mon bien ? Quel bien ?Ils vont me tuer de toute façon. »

Hochement de tête de l’albinos.


* * *


Le Prince trouva Bouton d’Or qui attendait mécontente devant les portes de son cabinet.

« C’est ma lettre, commença-t-elle. Je n’arrive pas à la faire.

Entrez, entrez, dit le Prince gentiment. Peut-être pouvons-nous vous aider. » Elle s’assit sur la même chaise qu’avant. « Très bien, je vais fermer les yeux et écouter ; lisez-la-moi.

"Westley, ma passion, mon doux, mon seul, mon amour. Reviens, reviens. Sinon je me tuerai. Tienne dans le tourment, Bouton d’Or." » Elle regarda Humperdick. « Bon ? Pensez-vous que je me jette à son cou ?

Cela semble en effet un peu hardi, admit le Prince. Cela ne lui laisse pas trop de place pour manoeuvrer.

M’aiderez-vous à l’améliorer, s’il vous plaît ?

Je ferai ce que je peux, douce dame, mais d’abord cela m’aiderait si j’en savais un peu sur lui. Est-il vraiment si merveilleux, votre Westley ?

Pas aussi merveilleux que parfait, répliqua-t-elle. Du genre sans défauts. Plus ou moins magnifique. Sans taches. Plutôt du côté idéal. » Elle regarda le Prince. « Vous aidé-je ?

Je pense que les émotions ennuagent juste un peu votre objectivité. Pensez-vous qu’il y ait quelque chose que ce type ne puisse faire ? »

Bouton d’Or réfléchit un instant. « Ce n’est pas tellement qu’il n’y a rien qu’il ne puisse faire ; c’est plutôt qu’il peut tout faire mieux que personne. »

Le Prince rit tout bas et sourit. « En d'autres mots, par exemple, vous voulez dire que s'il voulait chasser, il pourrait surpasser, par exemple encore, quelqu'un comme moi.

Oh, je pense que s'il le voulait, il pourrait, assez facilement, mais il se trouve qu'il n'aime pas chasser, autant que je le sache, bien que peut-être il aime ça ; je ne sais pas. Je n'ai jamais su qu'il était si intéressé par l'escalade mais il a escaladé les Falaises de la Démence dans les conditions les plus défavorables, et tout le monde s'accorde sur le fait que ce n'est pas la chose la plus simple au monde à accomplir.

Eh bien, pourquoi ne commençons-nous pas notre lettre par "Divin Westley," et en appeler à son sens de la modestie, » suggéra le Prince.

Bouton d'Or commença à écrire, s'arrêta. « Est-ce que "divin" s'écrit ain ou in ?

In, je crois, étonnante créature, » répliqua le Prince, souriant gentiment alors que Bouton d'Or commençait la lettre. Ils la composèrent en quatre heures, et de nombreuses nombreuses fois elle dit : « Je ne pourrais jamais y arriver sans vous » et le Prince était toujours très modeste, demandant de petites questions personnelles sur Westley aussi souvent que possible sans attirer l'attention, et de cette façon, bien avant l'aube, elle lui parla, souriant au souvenir, de sa vieille peur des Tiques Fileuses.

Et cette nuit-là, dans la cage du cinquième niveau, le Prince demanda, comme il avait toujours demandé : « Dites-moi le nom de l'homme en Guilder qui vous a payé pour enlever la Princesse et je vous promets une liberté immédiate » et Westley répondit, comme il avait toujours répondu : « Personne, personne ; j'étais seul » et le Comte, qui avait passé la journée à préparer les Fileuses, les plaça précautionneusement sur la peau de Westley et Westley ferma les yeux et supplia et implora et après une heure ou presque le Prince et le Comte partirent, l'albinos restant avec la corvée de brûler les Fileuses et puis de les libérer de Westley, de crainte qu'elles ne l'empoisonnent accidentellement, et dans l'ascension de l'escalier le Prince dit, juste dans l'intérêt de la conversation : « Bien mieux, ne pensez-vous pas ? »

Le Comte, bizarrement, ne dit rien.

Ce qui était vaguement irritant pour Humperdinck car, pour dire la vérité absolue, la torture n'avait jamais été si haute dans l'échelle de ses passions, et il aurait simplement disposé de Westley immédiatement.

Si seulement Bouton d'Or admettait que lui, Humperdinck, était le meilleur.

Mais elle ne l'admettait pas ! Elle ne l'admettait simplement pas ! Tout ce dont elle parlait c'était Westley. Tout ce qu'elle demandait jamais c'était des nouvelles de Westley. Les jours passaient, les semaines passaient, les fêtes passaient après les fêtes, et tout ce par quoi Florin était ému c'était le spectacle de leur grand Prince chasseur enfin si clairement et merveilleusement amoureux, mais quand ils étaient seuls, tout ce qu'elle disait c'était : « Je me demande où pourrait être Westley ? Qu'est-ce qui pourrait lui prendre tant de temps ? Comment puis-je vivre jusqu'à ce qu'il vienne ? »

À rendre fou. Alors chaque nuit, la gêne du Comte, qui faisait se tordre et se contorsionner Westley, était vraiment plutôt bien. Le Prince réussissait une heure ou presque à regarder avant que lui et le Comte ne partent, le Comte toujours bizarrement silencieux. Et en bas, en s'occupant de ses blessures, l'albinos murmurait : « Dites-leur. S'il vous plaît. Ils ne vont qu'ajouter à votre souffrance. »

Westley pouvait à peine retenir son sourire.

Il n'avait senti aucune peine, pas une fois, aucune. Il avait fermé les yeux et son esprit était parti. C'était le secret. Si votre esprit pouvait partir du présent et aller où il pouvait contempler une peau comme de la crème glacée ; eh bien, laissez-les s'amuser entre eux.

Son heure de vengeance viendrait.

Westley vivait maintenant tout ça surtout pour Bouton d'Or. Mais on ne pouvait pas nier qu'il y avait aussi une dernière chose qu'il voulait faire.

À son heure...


* * *


Le prince Humperdinck n'avait simplement pas une minute à lui. Il semblait ne pas y avoir une seule décision dans tout Florin qui d'une façon ou d'une autre n'arrivait pas finalement à peser lourdement sur ses épaules. Non seulement il se mariait, mais son pays fêtait son cinq-centième anniversaire. Non seulement il se mettait le cerveau en nouilles pour trouver le meilleur moyen de mettre en route une guerre, mais il devait aussi constamment avoir de l'affection brillant dans les yeux. Chaque détail devait être considéré, et correctement considéré.

Son père n'était simplement d'aucune aide, refusant soit d'expirer, soit d'arrêter de marmonner (vous pensiez que son père était mort mais c'était dans le bluff, n'oubliez pas — Morgenstern entrait juste dans la séquence du cauchemar, alors ne confondez pas) et de commencer à parler intelligemment. La reine Bella tournait simplement autour, traduisant ici et là, et c'est avec un choc que le prince Humperdinck réalisa, juste douze jours avant son mariage, qu'il avait négligé de mettre en route la section guildérienne cruciale de son plan, alors, tard ce soir-là, il appela Yellin au château.

Yellin était Chef de Toutes les Exécutions de Florineville, un travail qu'il avait hérité de son père. (Le gardien albinos au Zoo était le premier cousin de Yellin, et tous les deux ils formaient la seule paire de non nobles dans lesquels le Prince arrivait presque à avoir confiance.)

« Votre altesse, » dit Yellin. Il était petit, mais astucieux, avec des yeux perçants et des mains glissantes.

Le prince Humperdinck sorti de derrière son bureau. Il s'approcha de Yellin et regarda précautionneusement autour de lui avant de dire, doucement : « J'ai entendu dire, de sources irréprochables, que de nombreux hommes de Guilder avait, dernièrement, commencé à infiltrer le quartier des Voleurs. Ils sont déguisés en Florins, et je suis inquiet.

Je n'ai rien entendu de pareil, dit Yellin.

Un prince a des espions partout.

Je comprends, dit Yellin. Et vous pensez, étant donné que les preuves montrent qu'ils ont tenté d'enlever votre fiancée une fois, qu'une telle chose pourrait se produire de nouveau ?

C'est une possibilité.

Je vais fermer le quartier des Voleurs alors, dit Yellin. Personne n'entrera et personne ne sortira.

Ça n'est pas suffisant, dit le Prince. Je veux que le quartier des Voleurs soit vidé, et chaque scélérat emprisonné jusqu'à ce que je soit en sécurité pendant ma lune de miel. » Yellin ne hocha pas la tête assez rapidement, alors le Prince dit : « Dites-moi quel est votre problème.

Mes hommes ne sont pas toujours très heureux avec l'idée d'entrer dans le quartier des Voleurs. Beaucoup de voleurs résistent au changement.

Déracinez-les. Formez une brigade de brutes. Mais faites-le.

Cela prend au moins une semaine pour avoir une brigade de brutes opérationnelle, dit Yellin. Mais ça suffira. » Il s'inclina, et commença à partir.

Et c'est là que le hurlement commença.

Yellin avait entendu beaucoup de choses dans sa vie, mais rien d'aussi sinistre : c'était un homme courageux, mais ce son l'effraya. Ce n'était pas humain, mais il ne pouvait pas deviner de la gorge de quelle bête cela venait. (C'était en fait un chien sauvage, au premier niveau du Zoo, mais aucun chien sauvage n'avait jamais hurlé comme ça avant. Mais aussi, aucun chien sauvage n'avait jamais été mis dans la Machine.)

Le son s'amplifiait en angoisse, et il emplissait le ciel nocturne en se répandant dans les cours du château, par dessus les murs, même dans la Grande Place plus loin.

Il ne s'arrêtait pas. Il était suspendu sous le ciel, un rappel audible de l'existence de l'agonie. Dans la Grande Place, une demi-douzaine d'enfants hurlèrent en retour à la nuit, essayant de masquer le son. Quelques-uns pleurèrent, quelques-uns fuirent simplement de la maison.

Puis il commença à descendre en volume. Maintenant c'était difficile de l'entendre dans la Grande Place, maintenant il avait disparu. Maintenant c'était difficile de l'entendre des murs du château, maintenant il avait disparu des murs du château. Il diminuait dans les cours du château vers le premier niveau du Zoo de la Mort, où le comte Rugen était assis en train de trifouiller quelques boutons. Le chien sauvage mourut. Le comte Rugen se leva, et c'est tout ce qu'il pouvait faire pour cacher son propre hurlement de triomphe.

Il quitta le Zoo et courut vers le cabinet du prince Humperdinck Yellin sortait juste quand le Comte arriva. Le Prince était assis maintenant, derrière son bureau. Quand Yellin fut parti et qu'ils furent seuls, le Comte s'inclina devant Sa Majesté : « La Machine, dit-il enfin, marche. »

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Commentaires
M
Noooon ! pas la Machine !
E
Cool ca faisait longtemps ;)<br /> C'est toujours aussi bon... Merci merci !
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